lundi 1 juin 2009

Pen Ar Bed: Dans les vagues du temps





En cette soirée de la saint Sylvestre 1996 j’avançais lentement sur le Boulevard Montaigne, pour venir emprunter la rue Mathieu Donnart puis celle de Pierre-Paul Riquet. Laquelle donnait accès directement au parking de l’hôtel.

L'Hôtel Center:

' Ce fut mon ultime refuge de Janvier 1997 à Juillet 1998, date à laquelle je pus reprendre possession du Drennec'





Ce fut une des périodes les plus sombres que je dus affronter dans cette longue quête de Pen Ar Bed. Pendant de nombreux mois le temps disponible dont je disposais fut consacré entièrement à rassembler les pièces nécessaires pour apporter les preuves irréfutables de l’ignominie dont j’avais été l’objet.
Parfois pour me sortir de ce cauchemar j’allais faire une marche jusqu’au bas de la rue de Siam, mais souvent je n’avais qu’une hâte de réintégrer ma chambre où je passais de longues heures à regarder la télévision ou à dormir pour tuer le temps.
Disposant de tickets restaurants que je n’utilisais pas, j’allais prendre mes repas du week end au self de Géant Casino. C’étaient les seuls moments où je me trouvais en contact avec le monde. Bien que seul devant mon assiette, la présence des clients me rassurait. Plus d’une année s’écoula ainsi sans qu’un évènement majeur vienne marquer cette vie qui n’avait plus guère de sens.
C’est dans son audience rendue le Jeudi 5 Mars 1998 que le TGI de Brest prononça le divorce aux tords et griefs réciproques. Malgré que le jugement ait précisé : ‘elle a multiplié les dépenses et crédits qui ont abouti à un endettement très important du couple, lesquels auraient normalement dû être évités en raison des revenus confortables' De rajouter également: ' l’imitation grossière de la signature du mari sur trois demandes de crédits revolving est sur ce point assez significative.’ Cela ne fut pas suffisant pour que le divorce soit prononcé à ses tords exclusifs. De fait l’abandon du domicile conjugal me fut préjudiciable ainsi qu’un témoignage partisan des ‘Gentils’. Ces voisins qu’Anne fréquentait, et dont elle faisait venir le mari dans notre chambre que je surpris un soir de décembre 1996 alors que je revenais d’un déplacement à Pont l’Abbé.
Au printemps 1998, alors que la procédure en divorce était définitivement close mettant ainsi fin au calvaire, je reçu un courrier de Mireille. C’était vraiment une surprise, elle m’informait que Myriam, notre fille cadette, attendait un bébé. Dans les jours qui suivirent je reçu également une lettre de sa part m’annonçant la naissance de l’enfant : le petit Vivien . Plus de quatorze années s’étaient écoulées depuis sa venue à Saint Benoit en 1983 à l’occasion des vacances de Pâques. Depuis je n’avais plus eu de ses nouvelles. Pourtant en Mai 1985 le Juge pour enfants de Poitiers m’avait convoqué lors des graves problèmes auxquels Myriam avait été confronté avec sa mère. Mireille, lors de ces différends, s’était vue retirer son droit de garde. Malgré ce long silence de Myriam, j’étais ravi qu’elle me donne enfin de ses nouvelles. De surcroit je montais en grade dans la constellation familiale, devenant à mon tour grand père à l’âge de cinquante quatre ans.
De même j’apprenais par un autre courrier qu’olivier était étudiant en première année à l’école d’infirmières de Montpellier. C’était la première fois qu’il m’adressait une lettre, je n’en revenais pas de recevoir autant de nouvelles après de si longues années de silence et d’ignorance. Sa venue dans le midi m’intriguais, lui qui m’avait toujours semblé très attaché à sa mère. Maman m’adressa également une lettre le 23 Mars 1998. Elle s’étonnait que je n’aie pu trouver ‘une gentille compagne’. Le ton était sec et quelque peu réprobateur, alors qu’elle reconnaissait elle-même que la vie nous avait séparés. Pourtant 1998 fut un excellent cru car je reçu de sa part quatre lettres. La précédente remontait au 5 Mars 1992. Un véritable record puisque je totalise seulement seize lettres sur la période allant du 20 juin 1960 au 25 Mai 2000 qui fut le terme de tout échange.
Malgré le prononcé du divorce qui avait mit Anne dans l’obligation de quitter le Drennec, je n’étais pas retourné en ces lieux maudits. Pourtant, il était nécessaire que je fasse un inventaire de la situation afin de vérifier si tous mes meubles que j’avais laissés à sa disposition durant plus d’un an et demi étaient tous là. De surcroît la communauté qui présentait un déficit de 150 000 francs restait entièrement à ma charge en raison de son insolvabilité. Sa renonciation à la liquidation de la communauté me laissait certes une dette conséquente, mais je conservais la pleine propriété du Drennec.

Retour au Drennec:

'Noël 1998 dans la salle à manger'

Le mois de Mai avait été marqué par toute une série de courriers qui étaient de nature à me redonner espoir. C’est dans ce contexte plus détendu que je fis la connaissance de Jocelyne. Par certains côtés, elle avait une petite ressemblance avec Petula Clark, cette célèbre chanteuse britannique qui connu un grand succès dans les années sixties. Elle interpréta notamment les chansons de Boris Vian et de Serge Gainsbourg, et fut également la compositrice de la célèbre chanson ‘Downtown’.Sa brillante carrière lui value d’être nommée en 1998 Commandeur de L’Empire Britannique. Jocelyne était divorcée avec deux enfants de l’âge du ‘Centurion Del Djem’.Sa fille cadette faisait des études en sciences économiques à la Faculté d’Aix en Provence. Cette coïncidence n’était pas sans évoquer de lointains souvenirs.
C’est elle qui m’incita à revenir au Drennec qui n’était plus occupée depuis le début du printemps. Je me souviens encore, quand on vint se garer sur l'esplanade de la maison. Il faisait un temps splendide, les contours de la maison avec ses volets fermés se découpaient étrangement sous un ciel d’acier. En possession des clefs on entrant dans ce lieu dont l’air était figé. Le garage était envahit de détritus qu’Anne avait entassés intentionnellement, des excréments de chats dégageaient une odeur nauséabonde, de même que le lit de notre ancienne chambre était imprégné d’une forte odeur d’urines. Je compris qu’Anne en rendant les clefs au notaire avait conservé la clef de la porte arrière accédant à la chaufferie ; ainsi à l’insu du voisinage elle y faisait entrer les chats, la mettant à l’abri des regards indiscrets. Je constatais également que ma bibliothèque Louis XVIII avait été détériorée à l’aide d’un tournevis qu’elle avait utilisé en guise de piolet afin de marteler les portes et les côtés. De même tous mes livres et photos de ma famille avaient disparus anéantissant plus de cinquante années de souvenirs. Elle avait également emmené des appareils comme la télévision et le frigidaire que j’avais en ma possession avant notre mariage. Le meuble chinois, servant à accueillir la télévision, avait été volontairement exposé au soleil ; ce qui avait eu pour conséquence de craqueler la laque. C’est un meuble auquel j’attachais une valeur affective car j’avais pus l’acheter, lors du décès de ma tante à un artisan chinois du Faubourg Saint Antoine à Paris. Au fur et à mesure que nous progressions dans notre visite, je me sentais défaillir face à de telles destructions malveillantes. J’étais entièrement désemparé, mais Jocelyne eu des propos rassurant:'Ce n’est rien me dit elle, tout cela ne sont que des dégâts apparents dont la plupart peuvent être gommés par un grand nettoyage'.
De fait dans les jours qui suivirent Jocelyne proposa de me venir en aide pour tout nettoyer. C’est ainsi que le garage fut remis en état ; la tapisserie du salon, souillée par les dessins de sa fille Jena, fut arrachée mettant les murs nus mais propres. Le matelas qui était imprégné d’urines dût cependant être jeté. Il ne restait plus qu’à changer la serrure de la buanderie, procéder à une révision de la chaudière qui n’avait plus été entretenue, enfin remettre en état la bibliothèque avec le concours d'un ébéniste dont la spécialité était de rénover les meubles anciens. De même je fis appel à une association intermédiaire pour remettre en état le jardin qui n’avait plus été tondu depuis Novembre 1996. La maison, par la ténacité de Jocelyne, était de nouveau en mesure d’être habitée. Un retour au Drennec était alors envisageable. C’est ce qui se fit en Août lors de notre retour de vacances.

Pèlerinage en terre Languedocienne :

En ce début d’été 1998 j’avais pour la première fois, depuis mon arrivée en Bretagne, une réelle possibilité de me rendre dans le midi pour y rencontrer mes enfants. Douze longues années s’étaient écoulées sans que je puisse les voir. De son côté Jocelyne était ravie de m’accompagner dans ce pèlerinage, qui lui permettait de se rendre dans la ville phocéenne pour y voir sa fille. Ainsi le vendredi 10 Juillet en début d’après midi on s’élançait sur la voie express pour se rendre à Aramon, petite commune du Gard, proche de Montpellier. Plus de 1300 kilomètres étaient à parcourir, pour revoir Myriam qui m’avait donné rendez vous le lendemain à quinze heures derrière l’église du village. Il faisait un temps splendide, et c’est dans une certaine euphorie que l’on fit halte à Bordeaux. Dès le lendemain matin on se retrouvait à nouveau sur l’autoroute de l’entre deux mers. Quelques sept cent kilomètres restaient encore à effectuer. Mais nous avions tout notre temps pour arriver à l’heure fixée. Pourtant dans les derniers kilomètres alors que nous avions quitté l’autoroute pour emprunter une petite route départementale, je ressentis subitement l'angoisse m’envahir. Etait ce dût au retard pris à la hauteur de Montpellier où la circulation s’était faîte plus dense, ou l’appréhension après tant d’années ? Arrivés en Aramon on pût trouver assez facilement notre lieu de rendez vous. Myriam était là à nous attendre seule ; elle nous expliqua qu’en raison de la chaleur, elle avait préféré laisser Vivien dormir chez elle. Je ne l’avais plus revue depuis 1983 date à laquelle elle était venue alors que j’étais encore à Poitiers avec Marie Mich. J’avais connue une adolescente, je me retrouvais en face d’une jeune femme qui avait une étrange ressemblance avec sa grand-mère paternelle : une certaine Geneviève Fouque épouse Khurshid résidant à Londres depuis la fin des années forties. On se rendit au centre bourg pour s’installer à une des terrasses de ces bars du midi pour nous y rafraîchir. Les retrouvailles se passèrent avec beaucoup d’émotion, malheureusement ces instants furent de courte durée et l’on dû repartir sans voir Vivien.
Olivier étant parti quelque part en Tchécoslovaquie il devait me recontacter vers le 14 Juillet pour se rencontrer à Montpellier. Il nous restait donc à séjourner deux ou trois jours dans la région pour l'attendre. C’est ainsi que je proposais à Jocelyne de nous rendre à Mèze au pays de ma grand-mère : Odile Bourdiol. En cette période de haute saison, je pus néanmoins trouver un hôtel du côté de Balaruc au bord de l’étang de Thau à quelques kilomètres de là où aussi ‘Louis Le Magnifique’ avait également exercé en 1976 la médecine pour fuir Tallard. Le Dimanche 12 Juillet, je voulus lui montrer ces fameuses joutes. Ces combats sur l’eau que se livrent les gars de la région et que ‘Mémé’ m’avait racontés tant de fois lorsque minot j’étais encore à la rue Thiers. Ce soir là, on se retrouva sur la plage de Mèze face à un écran géant où tous les estivants étaient rassemblés à regarder dans le plus grand recueillement un match de football. Je compris qu’il s’agissait de la finale de la coupe du monde France contre Brésil. On assista aux deux buts que Zinedine Zidane marqua en fin de match. Grace à notre ‘Zizou’, la France venait de gagner pour la première fois la coupe du monde. L’invincible Brésil était battu 3 à 0. Une véritable liesse s’empara de cette foule qui était venue assister à cette finale historique de la coupe du monde. Dans l'allégresse générale on acheva notre soirée dans un de ces restaurants du petit port, dont je conserve un souvenir inoubliable.
Le lendemain on décidait de se rendre à Marseille pour saluer la fille de Jocelyne qui venait de réussir ses examens de Maîtrise en Sciences Economiques. C’est ainsi qu’on alla diner le soir du quatorze Juillet dans un restaurant arménien du côté de La Plaine. Ce lieu de mon enfance où j’allais avec ‘Mémé’ faire le marché dans les années fifties. Ce furent des moments d’un véritable bonheur, la vie semblait subitement me sourire à nouveau.
Nous étions déjà le quinze Juillet et nous n’avions aucune nouvelle d’Olivier, il fallait songer à rejoindre la Bretagne car je devais reprendre le travail dès le 20 Juillet. C’est à contre cœur que l’on quitta Marseille dans le courant de l’après midi. Je voulu passer par les Alpes pour montrer à Jocelyne Tallard ce village de mon adolescence. A l’époque l’autoroute n’existait pas encore et on dû emprunter la route Napoléon, cette nationale tant de fois parcourue avec ‘Louis Le Magnifique’. Il était aux alentours de dix sept heures lorsque je garais la voiture sur la place du commandant Dumont. La fontaine du village avait était déplacée et n’occupait plus le centre de la place comme je l’avais jadis connue. Les principaux bars étaient plein de touristes, à tout hasard je m’adressais à l’un d’eux qui avait été tenu autrefois par Madame Cidroni que je connaissais bien. Les nouveaux propriétaires m’indiquèrent que la mère de Nicole habitait un petit pavillon derrière la nouvelle poste du village sur la route menant à GAP. Je trouvais la maison sans difficulté et je l'aperçu dans son petit jardin en train de tailler ses rosiers. Plus de trente trois ans s’étaient écoulés depuis la dernière fois que j’avais joué au baby foot, dans son bar des années 1965. On resta un long moment à évoquer les souvenirs d’un proche passé mais dont personne ne se souciait plus. On se quitta en se promettant de se revoir, et on reprit notre route. Après avoir dépassé Gap et franchi le col Bayard on fit halte à Corps sur la route qui mène à Grenoble par les côtes de Laffrey renommées par leurs brouillards des mois d’hiver. Il était plus de vingt et une heure lorsque mon téléphone portable sonna. C’était Olivier qui m’appelait pour me dire qu’il venait d’arriver à Montpellier. Il ne nous restait plus qu’à rebrousser chemin pour le rejoindre : près de 450 kilomètres étaient à effectuer.
Dès le lendemain on se retrouva à louvoyer au travers des vallées Alpines pour rejoindre la cité Montpelliéraine qui fut atteinte vers seize heures. C’était l’heure à laquelle on s’était donné rendez vous à la gare. Par malchance on dût affronter un immense embouteillage et c’est avec plus de deux heures de retard que je parvenais à accéder au hall de cette gare qui comportait deux entrées. Comment ferais-je pour reconnaître mon fils que je n’avais plus revu depuis l’été 1984 à Poitiers ? Durant plus d’une heure je faisais le va et vient entre les deux entrées qui ne se trouvaient pas au même niveau. De guerre lasse je faisais passer un appel par haut parleur pour signaler ma présence. Un long moment s’était déjà écoulé, et j’étais inquiet de rater ce rendez vous auquel je ne croyais plus. C’est alors, me trouvant immobile en plein milieu du hall inférieur, que je vis un jeune homme qui semblait également chercher quelqu’un. Le contact venait de s’établir, plus de quinze années s’étaient écoulées. On alla passer la soirée dans un restaurant qui faisait de la cuisine indienne. C’était une cuisine assez épicée, je me souviens, on prit des crevettes rissolées avec du riz biryani. Ce n’est que tardivement dans la nuit que l’on pût rejoindre notre hôtel près de la gare. Le lendemain ‘Le Centurion Del Djem’ nous rejoignit afin que je puisse le déposer à hauteur de Poitiers pour qu'il se rendre en région parisienne. Quant à nous c’est vers deux heures du matin que l’on franchissait l’ancien pont de L’Elorn pour entrer dans Brest.

Une visite Inattendue:




'Voici Le Centurion Del Djem au Conquet lors de sa visite à l'automne 1998'









Nous approchions du mois de septembre quand je reçu des nouvelles d’Olivier qui souhaitait venir passer quelques jours avec moi. C’était un évènement de pouvoir recevoir pour la première fois un de mes enfants depuis mon arrivée à Pen Ar Bed douze ans plus tôt. Je pris ainsi une semaine de congés qui me permit de lui faire visiter ce département du Finistère que je sillonnais de long en large dans le cadre de mes obligations professionnelles. Crozon, Huelgoat, Le Conquet furent notamment nos principales ballades avec l’incontournable pointe du Raz qui caractérise tant la Bretagne. Mais bien d’autres lieux furent également visités. C’est lors de ce bref séjour breton qu’il m’indiqua abandonner ses études d’infirmier pour se consacrer à une activité d’accrobranche. Je trouvais cela regrettable, car je pensais que cette idée correspondait plus à une activité ludique dont il aurait tôt fait de se détourner. Lui qui aimait tant les voyages, j’essayais de le persuader à achever ses études qui par la suite lui auraient permises d’entrer dans une organisation non gouvernementales : ces fameuses ONG. Titulaire de son diplôme, le métier d’infirmier lui aurait permis d’intégrer les équipes de Médecin sans Frontières. Ce fut peine perdu, ayant été absent durant de longues années, il m’était difficile de lui imposer quoique ce soit. De fait ‘ Le Centurion Del Djem’ s’aventurait dans un chemin difficile qu’il pourrait regretter quelques années plus tard. Pourtant il avait ce côté pragmatique et logique qui caractérise tant les natifs de son signe : celui de la Vierge. Il fallait donc que je me résigne à ce qu’il mène sa propre expérience.
Le soir nous retrouvions Jocelyne et il nous arrivait ainsi de bavarder tard dans la nuit. Le temps s’écoulait à une allure vertigineuse et je voyais les jours défiler, nous rapprochant de son départ vers Montpellier où il avait encore conservé son studio d’étudiant. Je vis partir mon fils avec regret, mais la vie continuait de tourner. Je prenais alors de plus en plus conscience que ma quête bretonne avait été inutile et vide de sens.

Trente ans Après:

'Le quatre-vingtième anniversaire de Déda en Novembre 1998 à Chatou'

Cela faisait déjà quelques semaines qu’Olivier était reparti à Montpellier, lorsque je reçu un message d’Irène la deuxième fille de Nathela. Près de trente ans s’étaient écoulés depuis que j’avais revu sa mère à Tallard. Que pouvait-il donc se passer ? Comment Irène avait-elle pût retrouver mes coordonnées professionnelles à Plabennec ? Le mystère ne fut jamais élucidé. Mais c’est en lui téléphonant qu’elle m’apprit que j’étais cordialement invité à l’anniversaire de ‘Déda’ qui allait fêter ses quatre-vingt ans.
Je saisissais cette opportunité pour contacter Marc afin qu’il puisse également assister à cette petite fête qui réunissait une grande partie du clan des géorgiens que je n’avais plus vu depuis les années 1962-63.Il y avait bien sûr les trois filles de Nathela : Ellico, Irène et Catherine. Son frère Rédic était également venu des états unis où il habitait depuis fort longtemps. Je revis également ses deux nièces : Ethéry la fille ainée d’Atia, elle-même la sœur ainée de Nathela; Ethéry qui fut danseuse étoile au début des années sixties accompagnée par sa soeur Christine qui avait sensiblement mon âge et celui d’Ellico. C’était étrange de revoir ces personnes qui avaient disparues de ma vue, pour certaines, depuis plus de quarante ans.
Près d’une trentaine de personnes se trouvaient ainsi rassemblées dans une salle louée à la mairie de Chatou. Lors du repas je me retrouvais entre mon frère et Anne-Marie son ex femme dont il venait tout juste de se séparer. Autour de la table on retrouva Ellico et Catherine rappelant ainsi le temps de Tallard où nous nous retrouvions tous dans la cuisine lors de nos repas durant les vacances. Chacun évoqua son parcours avec les inévitables séparations auxquelles certains d’entre nous avions pût être confrontés. Mais la plus grande surprise était la séparation de mon frère avec Anne-Marie. Lui aussi n’échappait pas à la malédiction du divorce. C’est à cette occasion qu’il me donna son accord pour que j’emmène à Brest l’urne qui contenait les cendres de ‘Louis Le Magnifique’.
On se quitta en fin d’après midi et je devais repasser par Evreux pour y déposer ma belle sœur et y prendre l’urne fatale qui n’allait plus me quitter. On reparti que le lendemain matin pour Brest en ayant à l’arrière de la voiture un passager clandestin.
La dernière Vague :
Le quatre-vingtième anniversaire de ‘Déda’ avait fait apparaître d’inévitables différences sociales entre Jocelyne et moi. Quelque chose avait subitement changé sans que je m’en aperçoive vraiment. Les fêtes de Noël passées, elle décida de mettre un terme à notre relation .En fait Jocelyne se sentait mal à l’aise par rapport au milieu social auquel j’appartenais, en outre en tant que citadine elle préférait retourner vivre à Brest. Je me retrouvais, de fait, à nouveau seul dans cette grande maison isolée. Dans les mois qui suivirent je fis la connaissance d’une certaine Francine qui était infirmière dans un établissement pour personnes âgées se trouvant du côté de Guilers. La maison manifestement ne lui plaisait pas, néanmoins elle me proposa de m’aider pour la remettre en état afin que je puisse la vendre plus facilement. Les travaux s’échelonnèrent en pointillé sur plus d’un an et demi. Ainsi lors des weeks end où Francine était de garde à l’hôpital, je me rendais au Drennec pour remettre en état les volets qui n’avaient jamais été repeints depuis la construction. De même je me lançais dans la réfection de la façade qui avait été abimée en plusieurs endroits par des lierres que les propriétaires précédents avaient laissés pousser de partout s’infiltrant sous les ardoises de la toiture. C’était un travail long et fastidieux, le plus simple eut été de changer les volets, mais n’ayant pas les moyens de le faire j’entrepris ce long travail de fourmi. L’opération fut payante puisque je revendis la maison un tiers plus cher de ce que je l’avais acquise quatre ans auparavant. Cette opération permit également d’amortir une grande partie des pertes qu’avait occasionnées Anne en un temps record. Mais cela démontrait également qu’un travail manuel permettait de gagner plus qu’en un an de travail à temps complet. Les travaux achevés à la Toussaint 2000, je mis en vente la maison qui trouva acquéreur un mois plus tard. A l’orée 2001 je me trouvais de nouveau à Brest chez Francine que je quittais définitivement, quelques temps plus tard, pour retourner habiter à l’Hôtel Center

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