mardi 26 mai 2009

Pen Ar Bed : Dans les Déferlantes du Drennec






'En ce 24 Mai 1994, voici Anne en train d'apposer sa signature sur les registres de l'état civil de la ville de Brest. Sans le savoir je venais d'emprunter une nouvelle fois les chemins de l'enfer'
L’automne était déjà bien avancé lorsque je me retrouvais à nouveau confronté à la solitude en prenant possession d’un petit deux pièces de la rue Max Fauchon. Il se situait dans une nouvelle résidence du quartier de Brest Kérinou. Le lieu était calme et je pouvais rejoindre facilement mon lieu de travail sans être confronté aux embouteillages du matin ou du soir car je me déplaçais en sens inverse des flux de circulation. Plusieurs semaines se passèrent ainsi à faire la navette entre mon appartement et la Fédération où je venais d’introduire la lecture optique des données, ce changement technologique n’était pas sans générer une forte réactivité de la part du personnel. De fait, cette extrême tension professionnelle relativisait quelque peu ces moments de solitude.

Un péché d’Orgueil :

Ce n’est que dans le courant de l’hiver 1993 que je fis connaissance d’Anne. Elle avait près de treize ans de moins que moi, et cela me flattait que je puisse intéresser une jeune femme si séduisante. Souvent j’allais la chercher le soir après vingt heures pour que nous passions la soirée ensemble. Plusieurs semaines se passèrent à échanger seulement sur nos vies passées, nous évoquions les problèmes auxquels nous avions été confrontés dans les difficiles chemins de la vie. C’est ainsi qu’elle m’apprit qu’elle avait un fils du nom de Jordan qui était âgé d’une douzaine d’années. Un soir alors que nous avions peut être bu un verre de trop, nous franchissions le pas qui fit basculer notre relation dans une autre dimension. Je la ramenais à son domicile que le lendemain matin, alors que son fils se trouvait seul dans son appartement. Je lui en faisais la remarque, mais elle me répondit qu’il avait déjà douze ans et qu’il pouvait se prendre en charge.
Le lendemain soir alors qu’on se retrouvait à nouveau à mon domicile, elle semblait gênée par quelque chose qu’elle voulait me confier. J’étais un peu surpris par tous ces mystères. Après un long moment de questionnement, elle finissait par m’avouer qu’elle avait également un autre enfant : une petite fille âgée de dix huit mois répondant du prénom de Jena. Elle m’expliqua qu’après son divorce, elle avait rencontré un certain ‘JPLG’ lequel avait eu d’un premier mariage deux filles qui avaient plus de dix huit ans. J’en déduisais que son amant devait avoir approximativement mon âge. Très rapidement cet homme lui avait demandé de venir vivre avec elle dans son pavillon qui se trouvait à Gouesnou. C’est ainsi qu’elle tomba enceinte de la petite Jena. Dès lors, selon ses dires, son amant l’aurait convié à quitter son domicile où elle résidait avec lui depuis un ou deux ans. Enceinte et sans travail, la DASD l’aurait hébergée dans un centre spécialisé se trouvant à Recouvrance. Une telle révélation me laissa perplexe. Ce qui me choquait le plus, c’était de m’avoir caché qu’elle était mère d’un deuxième enfant ; mais surtout le fait qu’elle puisse laisser ses deux enfants dans son petit appartement seuls la nuit. Je ne comprenais pas qu’elle puisse prendre un tel risque. J’aurais dû alors mettre fin à la relation qui s’annonçait sous des augures délicates. Mais sa jeunesse et son ’lock’ firent que je renonçais à mettre un terme à cette relation.
Dans Recouvrance :

Très rapidement Anne prit l’habitude de venir passer le week end à mon domicile de la rue Max Fauchon avec ses deux enfants ; dès lors, elle souhaita rapidement que je prenne une location qui permettrait de nous loger tous les quatre. Dans son esprit elle m’apportait une famille disait elle toujours. Certes, mais j’assumais surtout la charge pleine et entière de sa fille pour laquelle, elle ne percevait aucune pension. Quant à son fils je contribuais pour une large part à son éducation car son père, qui se trouvait au chômage, avait obtenu une réduction importante de la pension à laquelle il avait été condamné. Mais si j’assumais toutes ces charges, je ne pouvais le faire valoir auprès de l’administration fiscale qui me considérait comme étant célibataire. De ce fait ne pouvant me prévaloir de trois parts fiscales dans le cadre d’une famille légalement constituée, j’étais entièrement asphyxié par l’impôt direct : la fameuse IRPP.
Pour répondre aux souhaits d’Anne, nos recherches s’orientèrent dans ce quartier de Recouvrance auquel elle semblait particulièrement attachée. De fait on trouva assez facilement un cinq pièces rue Alexis Le Moigne non loin du foyer où elle avait été hébergée par la DASD. L’appartement était assez spacieux et le séjour avait une vue donnant sur la rade. Les tapisseries de l’appartement étant assez anciennes, elle souhaita que la chambre de Jena soit refaite et que la moquette soit changée. Difficile de refuser d’autant que la petite était mignonne et qu’elle était atteinte d’un eczéma gravissime lui rongeant la peau sur une grande partie de son corps. Elle voulait apporter à cet enfant ce qu’elle n’avait peut être pas eu lorsqu’elle-même était enfant. Je ne le su jamais.
Début Avril on donna chacun congé à nos propriétaires respectifs, pour emménager à Recouvrance. Une nouvelle période venait de débuter alors que mon divorce avec Jeannine venait à peine de commencer. En venant habiter dans ce quartier, je m’éloignais de façon conséquente de mon lieu de travail, en outre étant à proximité d’une porte d’accès de la Direction de la Construction Navale : la DCN, j’étais fréquemment confronté à des embouteillages crées par les ouvriers entrant dans le port militaire. De surcroit Jordan ne pouvait changer de lycée durant la période scolaire, cette situation fit que je devais également amener son fils à l’école. Ainsi j’avais un circuit d’une heure et demi pour finalement rejoindre mon travail vers 9 Heures. J’avais l’impression subitement d’avoir retrouvé les contraintes de la région parisienne auxquelles j’avais été confronté onze ans plutôt.
Le soir il m’arrivait fréquemment, après avoir rapidement diné, devoir repartir pour me rendre à des réunions auxquelles je devais me rendre pour expliquer aux responsables des associations les dispositions que la Fédération était amenée à prendre au regard de la législation qui évoluait sans cesse. Anne prenait mal la chose s’imaginant je ne sais quoi pour me faire la tête. Il est vrai que ce n’était pas agréable, mais cela faisait partie de mes obligations professionnelles qui prenaient une part importante sur la vie privé.
Pérégrinations au Stang-Alar :

La vie était organisée autour de sa fille Jena pour laquelle Anne exprimait un amour narcissique qui contribua à rendre notre relation difficile et complexe. Tout était interprété selon ses humeurs et de son ressenti qu’elle éprouvait pour cette enfant qui était surprotégée en raison de cette érythème qui lui rongeait la peau. Au début de notre relation je suggérais que le dimanche nous allions à la plage du côté du Coquet où il y avait quelques belles plages de sable fin. Dans mon esprit l’air du bord de mer était de nature à tonifier cette enfant qui ne sortait jamais. Le soleil pouvait ainsi lutter efficacement contre une éventuelle agression d’acariens dont Jena aurait pût être l’objet ; par ailleurs l’eau de mer était de nature à lutter efficacement contre la sécheresse de sa peau qui favorisait les lésions eczémateuses. Malgré toutes ces explications qui relevaient du seul bon sens, rien n’y fit. On dû rapidement renoncer à aller à la plage. C’est le vallon du Stang-Alar en bordure de ville qui fut notre lieu privilégié pour nos promenades dominicales.
En fait je constatais, au gré des semaines qui s’écoulaient, que l’eczéma de la petite s’améliorait. Cette évolution me fit penser que son allergie pouvait avoir également une dimension psychologique. L’absence du père ? Ou l’état d’extrême anxiété dans lequel avait évolué Anne dès son séjour en centre d’accueil à la DASD ? Toutes ces questions qui méritaient d’être approfondies furent chaque fois évacuées par Anne qui refusait toute autre explication que la sienne laquelle était infaillible. Anne reconnu cependant, que la rémission de l’eczéma pouvait être liée pour partie à ma présence.

Une reconnaissance de Paternité :

Ce fut pour Anne une démarche douloureuse, en effet elle dût recourir à une action devant le tribunal de grande instance de Brest afin que ‘JPLG’ soit reconnu comme le père légitime. Pour ce faire il fallait qu’il y ait au préalable une analyse de sang de la mère et du père présumé donnant lieu à expertise judiciaire. Les résultats révélèrent que ‘JPLG’ pouvait être le père avec une probabilité à 98%. Le jugement qui s’en suivit le condamna au versement d’une pension qui s’élevait à l’époque à 2000 Francs par mois. La procédure aurait pût s’en arrêter là. ‘JPLG’ fit appel et la cour de Rennes réduisit le montant de la pension de moitié sur la base des motifs qu’Anne n’était plus seule. La justice en quelque sorte considérait qu’il était de mon devoir de contribuer également à l’éducation de l’enfant. Curieuse conception de la filiation.
Leurré par le Mariage :

Le jugement en divorce avec Jeannine fut prononcé le Lundi 21 Mars 1994. Dès lors Anne voulut que l’on se marie. L’argument majeur était que sa fille Jena pouvait enfin avoir une véritable famille, et que de ce fait je pouvais plus facilement l’adopter. Dans les semaines qui suivirent le prononcé du divorce, je reçu l’argent relatif à la liquidation de la communauté. Cela concernait la part me revenant sur le pavillon que Jeannine et moi avions acquit deux ans auparavant au 11 rue Charles Péguy, et dont elle s’était portée elle-même acquéreur. C’est en réceptionnant notre courrier qu’elle prit connaissance du chèque que le notaire, chargé de liquider la communauté, m’avait adressé. Je fus surpris qu’elle se soit autorisée à ouvrir un courrier qui me concernait directement. Dans son esprit cela lui paraissait normal qu’elle agisse de la sorte puisque nous allions bientôt nous marier. De fait le mariage fut célébré le Vendredi 20 mai 1994 à quinze heures quarante cinq en présence de ses deux enfants lesquels furent assistés par des employés municipaux pour assumer le rôle de témoins. Anne, elle non plus n’avait pas jugé utile d’aviser sa famille pour assister à la cérémonie civile. Mais pour marquer l’évènement sans m’en faire part, elle avait commandité un photographe pour réaliser un album dont les clichés furent pris au Stang-Alar avec Jordan et Jena. Dans les jours qui suivirent, c’est elle-même qui prit contact avec les agences immobilières pour rechercher à acquérir un pavillon. Ses préférences se portèrent sur Le Drennec petite commune qui se situe au Nord ouest de Plabennec où se trouvait mon lieu de travail. Son argument fut de dire que je pouvais ainsi venir prendre mes repas le midi puisque le bourg ne se trouvait qu’à cinq kilomètres de mon bureau. L’argument était astucieux et en apparence pertinent.
Dans l’enfer des Déferlantes :

Le pavillon se trouvait à la sortie du bourg en direction de Plabennec au sein d’un petit lotissement en retrait de la route nationale. La maison était édifiée sur un terrain de huit cent mètres carrés en bordure d’un immense champ de maïs dont nous étions séparés par une butte en terre ; laquelle était ornementée par trois magnifiques marronniers. De ce fait cette situation nous exposait, lors des épandages, aux odeurs nauséabondes du lisier. De même à l’époque des moissons lorsque d’immenses moissonneuses venaient pour la récolte. Souvent cela s’effectuait la nuit, nous exposant de fait à un vacarme nocturne avec des lumières intenses dues aux immenses projeteurs venant éclairer le champ. Mais n’étant pas originaire de la région, je ne pouvais imaginer une telle contrainte. Certes le spectacle était impressionnant à voir, mais cela n’avait rien d’agréable de se faire réveiller en pleine nuit par ces machines gigantesques.
En dehors de cet aspect contraignant, la maison de style néo breton était assez agréable à vivre. Les propriétaires précédents avaient, quelques années auparavant, procédé à une extension en ‘L’ . Ceci permettait de bénéficier d’un séjour qui faisait plus de soixante dix mètres carrés avec une magnifique cheminée à insert qui était dotée d’un système de récupération à chaleur. A l’étage celui-ci était doté de quatre chambres avec un coin douche ; ceci aurait permis de recevoir sans difficultés mes trois enfants. Mais pour Anne il n’en était pas question, cette maison était son domaine exclusif permettant d’y accueillir seulement ses enfants. Ce dictat fut difficilement admissible d’autant que cette maison avait été acquise sur mes biens propres et qu’elle ne participait en rien au crédit important que j’avais dû contracter. De surcroit le bien entrait dans le champ de la communauté car Anne s’était vivement opposée à une séparation des biens ; comme pourtant, il est d’usage d’y recourir en pareille circonstance.
A la rentrée scolaire 1994-95, bien qu’Anne ne travaillait pas, elle voulu placer Jena à la maternelle. Ayant tout juste trois ans, elle fut acceptée au Drennec alors qu’elle portait encore des couches. Je ne comprenais pas pourquoi elle voulait se libérer ainsi de sa fille alors qu’elle restait à la maison. Ceci resta toujours un mystère difficilement compréhensible d’autant qu’elle se disait très attachée à l’enfant. A la rentrée de septembre 1995, elle exigea que Jena soit inscrite à l’école privée de Saint Anne située à Plabennec. Le Drennec lui semblait subitement indigne pour sa fille :'L’école du diable' comme sont dénommées les écoles publiques en Bretagne. Cette nouvelle exigence vint accroître d’autant, les charges de notre budget.
Le soir quand je rentrais de mon travail vers dix neuf heures, je devais fréquemment aller chercher Jena qu’elle laissait à la garderie de l’école qui était à proximité de mon travail. Je ne comprenais pas pourquoi elle laissait sa fille en garderie le soir alors que je lui avais laissé ma Ford Fiesta lorsque je dus changer de véhicule pour mes déplacements professionnels. En entrant à la maison il m’incombait également de lui faire prendre son bain et de la mettre en pyjama avant son repas du soir ; lequel était exclusivement constitué de petits pots qu’elle réchauffait au bain marie. C’est à une de ces occasions que je me rendus compte que la petite Jena avait des éraflures sur les grandes lèvres de sa petite ‘Zigounette’. J’en avisais Anne pour lui demander son avis. Ce fut alors un moment d’une intense hystérie que je ne parvins pas à maitriser.
On dû se rendre immédiatement chez un généraliste lequel diagnostiqua des ecchymoses. Dès le lendemain, elle voulu que je l’accompagne à l’école Saint Anne pour demander audience au Directeur. Elle accusa le personnel de s’être livré à des violences à l’encontre de sa fille. Les résultats ne se firent pas attendre. Dans les jours qui suivirent, un signalement fut déposé par la Direction de l’école auprès de la DASD.
Anne dût se rendre à Lesneven pour rendre compte à deux assistantes sociales qui l’accusèrent, selon ses propos, de s’être livrée elle-même à des violences sur sa fille. La situation prenait une dimension de plus en plus dramatique. Dans la semaine qui suivit alors que je me trouvais à suivre un stage de perfectionnement informatique à Brest, elle vint me chercher à midi. Je devais la suivre sur le champ jusqu’au Drennec. Arrivés chacun à la maison avec son véhicule, elle m’avisait que nous devions rejoindre la gendarmerie de Plabennec dès quatorze heures. Nous devions nous rendre, accompagnés des gendarmes, au CHU MORVAN à Brest pour comparaître devant le médecin légiste. J’étais parait-il avec son fil Jordan suspectés de nous être livrés à des attouchements sexuels sur sa fille Jena. C’était hallucinant.
Je fus dans l’obligation de suivre la voiture de gendarmerie jusqu’à l’hôpital. J’étais considéré comme un véritable pestiféré. Un certain Bassino Médecin légiste convia Anne de la suivre avec sa fille. Jordan et moi étions consignés à attendre la fin de l’examen en compagnie des forces de l'ordre, lesquelles me lançaient des regards méprisants. Plus d’une heure s’était écoulée lorsque le médecin légiste vint s’adresser à voix basse à nos deux anges gardiens. Au terme de l’entretien, ces derniers avaient radicalement changé d’attitude. Le ton était devenu avenant et ils se confondirent en excuses. Bassino avait levé tout soupçon de violences sexuelles. Les marques n’étaient pas des ecchymoses comme l’avait diagnostiqué le généraliste mais un regain d’eczéma qui, avec la macération due à la chaleur, avait entrainé ces trainées que j’avais remarquées quelques semaines auparavant. Néanmoins, et selon la législation, je dus me rendre à la gendarmerie pour faire une déposition levant toute ambigüité sur les accusations qui avaient pesées à mon encontre. Mais quel était donc la personne qui avait pût semer un tel doute ?
Dans les mois qui suivirent je dus subir une importante intervention chirurgicale. Souffrant de douleurs à l’intestin, il se révéla que j’étais atteint d’une diverticulose sigmoïdaire nécessitant l’ablation de plus de vingt centimètres du gros intestin. L’opération nécessita une semaine de soins intensifs sous morphine. Là encore, elle considéra que mes douleurs n’étaient que de la comédie et je dus me rendre en clinique par mes propres moyens, m’obligeant à conduire alors que ma température dépassait les 40 de fièvre. De retour de clinique, j’étais assujetti à un régime draconien qu’elle ignora complètement.
La situation se dégradait de plus en plus, souvent elle prenait ‘sa voiture’ et partait de nombreuses heures sans me dire quoique ce soit. C’est ainsi que je découvris par hasard, au gré d’un passage du facteur, qu’elle recevait des courriers de relances d’organismes de crédit revolving réclamant des échéances qu’elle n’honorait plus. Je pris contact avec ces organismes, lesquels m’avisèrent qu’elle avait contracté trois crédits revolving. Je constatais avec stupéfaction qu’elle avait imité ma signature sur les dossiers de demande et qu’elle déclarait pour son compte des salaires fictifs. Ainsi, à mon insu, plus de cent mille francs furent engloutis en moins de dix huit mois en achats pour elle et ses enfants. Il était temps de mettre un terme à une telle situation. Laquelle pouvait aboutir à une interdiction bancaire qui aurait été de nature à me faire perdre mon emploi en tant que Directeur ayant délégation de signature sur l’ensemble des comptes de la Fédération.
Une fuite Salutaire :

L’automne 1996 avançait à grand pas, en raison des récents évènements, j’avais pris la décision de reprendre discrètement le contrôle des comptes que j’avais confié à Anne. Souvent je me heurtais à des arguments fallacieux qui n’avaient d’autres buts que de me soustraire les relevés de bancaire. Elle pensait ainsi que je ne pourrai mesurer la situation déficitaire du compte joint sur lequel je faisais verser mon salaire, mes frais professionnels ainsi que les loyers de mon appartement que je possédais à l’époque à Noisy Le Grand. Je sollicitais en urgence l’agence du Crédit Mutuel de Bretagne de Plabennec pour qu’elle me délivre les relevés des six derniers mois qui avaient subitement disparus. Le soir alors que le personnel avait quitté la Fédération j’entrepris un long et fastidieux pointage des dépenses. C’est ainsi que je réalisais que pour certains mois, ses dépenses en produits cosmétiques atteignaient plus de 6000 francs. Ainsi en quelques mois, elle avait généré un découvert qui dépassait soixante mille francs. Devant cette nouvelle hémorragie financière venant se rajouter aux crédits revolving, je rencontrais le Directeur de l’Agence. Il connaissait bien ma rigueur financière qui avait permise de constituer un important portefeuille de sicav pour optimiser les fonds fédéraux. Il fut convenu de la convoquer afin qu’elle justifie de telles dépenses. Devant la tournure que prirent les évènements, elle concéda avoir ‘quelque peu dérapé’, mais dorénavant les choses allaient entrer en ordre confia elle au banquier. C’est sur ces bases que Monsieur Hellec m’accorda un prêt sur trois ans pour résorber le déficit. Deux mois plus tard le découvert dépassait à nouveau la somme de trente mille francs. Dans ces conditions je sollicitais le CMB afin que le compte joint soit définitivement clôturé. Je lui remettais alors ma carte Bleu et elle fut conviée à rendre la sienne ainsi que la restitution des chéquiers qu’elle avait en sa possession. De mon côté je pus récupérer discrètement deux carnets de chèques qu’elle avait rangés dans un des tiroirs de la cuisine. Seule une demande en divorce pouvait mettre un terme face à de tels agissements qui relevaient d’une profonde malhonnêteté.
Avant d’affronter cette nouvelle épreuve je partis, pour les fêtes de Noël, passer quelques jours chez mon frère qui était encore à l’époque le responsable du service d’Hémodialyse à l’hôpital d’Evreux. Au retour je fis une halte à Poitiers pour aller saluer Marie Mich avec laquelle j’avais vécu cette étrange épopée Poitevine qui s’était achevée dans la détresse de l’insondable Kan que j’ai longuement évoquée à l’article 42.
Je rejoignis Brest le mardi 31 décembre 1996 pour constituer avocat et signer l’acte par lequel je l’habilitais à assigner Anne en divorce devant le tribunal de grande instance. Parallèlement je décidais de porter plainte à son encontre pour faux et usage de faux en écritures. L’une des sociétés de revolving : ‘La COFIDIS’ auprès de laquelle elle devait près de 40 000 francs renonça dans les mois qui suivirent à recouvrer sa créance. Seule 'la FINAREF' poursuivit son action en recouvrement.

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