mardi 12 mai 2009

L' Epopée Poitevine





'Sacré Marie Mich, toujours aussi exubérante avec un petit air de Mata Hari.......'














Dans le courant du dernier trimestre de l’année 1981, je fis la connaissance de Marie Michelle Souchaud. Elle était une de ces personnes qui avait répondu à mon annonce parue dans le Nouvel Observateur par laquelle j’espérais rencontrer l’âme sœur avec laquelle je pourrai reconstruire quelque chose de différent. Bien qu’elle fût mon aînée de quelques années, son courrier avait su m’émouvoir par la souffrance dont elle me faisait part avec franchise et sans arrière pensée. Habitant le Poitou, je ne voyais pas comment on pourrait faire connaissance. C’est elle qui me proposa de venir à Paris, c’est ainsi qu’un soir d’automne je me rendis en gare d’Austerlitz pour l’accueillir. Je n’avais pas de photo d’elle mais la description qu’elle avait faîte d’elle-même me permis de la reconnaître sans difficulté. On passa le week end ensemble dans le nouvel appartement situé à Noisy Mont D’est que j’avais pu récemment acheter avec l’héritage que m’avait laissé ‘Tati’. C’est dans une ambiance un peu surréaliste que l’on échangea sur notre passé. Mère de quatre enfants, elle me fit la description de son retour à Poitiers, cette ville où ses parents passaient leur retraite. Les conditions matérielles dans lesquelles elle avait dû fuir Biviers cette commune de l’Isère près de Grenoble où son mari occupait le poste de Directeur d’un centre d’accueil pour délinquants. C’était hallucinant, j’essayais de l’imaginer elle avec ses quatre enfants à manger sur une planche à repasser en utilisant la lumière des réverbères dans les premiers jours de leur arrivée à Poitiers alors que quelques jours auparavant elle résidait encore, avec son mari, dans le château de Biviers où elle exerçait la fonction d’infirmière. Par certains côté ce n’était pas sans me rappeler ma propre arrivée dans le macrocosme en 1971 au Val D’Argenteuil. En outre son métier évoquait également cette appartenance au monde médical que j’avais bien connu à Tallard du temps de ‘Louis Le Magnifique’. De mon côté je lui décrivais les ‘Dynasties de Louis Le Magnifique’, mes errements avec Mireille puis avec Danièle. Je lui faisais part de mon inquiétude pour faire comprendre à Sylvie que ma relation avec elle était sans avenir. Nous constituions en quelque sorte ce qu’elle appela plus tard : ‘L’association de l’aveugle et du paralytique’. Pourtant près de trente ans se sont écoulés et nous continuons à nous donner sporadiquement des nouvelles. Comme si nous voulions conserver une sorte de lien sacré au nom d’une souffrance qui nous avait rapprochée.
Le terme de ma collaboration au sein de L’ANDFPCRCAM en février 1982 précipita mon arrivée en Poitou où Marie Mich me fit découvrir le pays de l’art Roman au travers de villages magnifiques qui laissèrent en moi des souvenirs inoubliables. Mais également le contact avec un univers dont j’ignorais l’existence : celui de l’enfance inadaptée qui fut un choc terrible en raison peut être de l’abandon dont je fus l’objet à la fin des années ‘Fifties’. Ce qui me fit entrevoir ce que j’aurais pu devenir, si je n’avais pas eu cette farouche volonté de vaincre l’adversité que la vie m’avait imposée.

1 commentaire:

Copernic a dit…

René Simonnet le père de ses quatre enfants est originire de Parthenay dans les Deux Sèvres.
Souvent, Marie Mich évoquait son souvenir. Quand nous passions à La Mothe Saint Héray, elle me montrait le clocher du village que son mari avait escaladé dans sa jeunesse.....