mercredi 29 avril 2009

Le Macrocosme: L'Aventure Copernicienne

'Nous voici dans les salons du 38 Rue Copernic avec de droite à gauche sur la photo: Gilbert alias Brutus, moi même , Hubert dit Bébert ou encore frère Hub, enfin le petit dernier gérard Ford dit Gégé.'

L’aventure Copernicienne débuta exactement le Lundi 4 Mars 1974 jour de ma prise de fonction à L’ANDFPCRACM au sein du service Formation Continue dirigé à l’époque par un certain Joré, militaire de carrière ayant atteint le grade de Colonel lors de son départ en retraite à l’âge de 55 ans. Cet organisme au sigle barbare implanté à l’époque aux 52 et 38 de la rue Copernic signifiait: Association Nationale pour le Développement de la Formation Professionnelle dans le Commerce, la Réparation Automobile, du Cycle et Motocycle. Gilbert Hamelin alias ‘Brutus’ avait été recruté en même temps que moi pour venir étoffer le service alors en plein développement. Pour des raisons que j’ignorais, Il ne pût prendre ses fonctions que le mois suivant. De fait cet organisme avait à l’ origine vocation de gérer une taxe parafiscale permettant de financer l’acquisition des matériels pédagogiques préparant aux différents métiers de l’automobile au sein des Centres de Formation pour Apprentis les fameux CFA. C’est à la demande de la profession qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, cette taxe avait été instituée par les pouvoirs publics afin de pallier aux insuffisances de moyens de l’Education Nationale. Ainsi cette taxe permettait de financer l’acquisition de bancs d’essais diesel, du matériel électronique qui faisait son apparition dans le réglage des moteurs ou encore permettre l’acquisition de cabines de peinture dans les métiers de la carrosserie. Avec la loi de 1971 instituant la formation continue dite loi ‘Delors’ qui en fut le rédacteur sous l’impulsion de Jacques Chaban Delmas, il était logique que L’ANDFPRCACM élargisse son activité au champ de la formation continue. Pour les néophytes il convient de préciser que la dite taxe parafiscale était déductible du un pour cent de la masse salariale devant être consacrée, à l’époque, par les entreprises à la formation continue de leurs personnels.
L’aventure Copernicienne relate donc cette période allant de Mars 1974 à Février 1982 date à laquelle je fus l’objet d’un licenciement économique mais dont les véritables motifs ont été décrits dans le chapitre précédent. Ainsi, cette période fut marquée par un double mouvement :celui de mon ascension professionnelle qui m’amena à accéder au poste de chef du service après le départ de Joré dès 1976;et retrouver la franche camaraderie, celle que j’avais connue à l’époque du lycée Dominique Villars et que Brassens dénomme à juste titre : ‘Les Copains D’Abord’.

L’Ascension :

Mon recrutement avait été effectué sur la base de ma formation et de mon expérience acquise dans le champ de la négociation sociale et paritaire. De ce fait je me voyais confier la mise en place de stages de perfectionnement en législation sociale pour les dirigeants des entreprises de la distribution de l’automobile qui allaient du concessionnaire à l’agent en passant par la simple entreprise artisanale, le MRA dans le jargon professionnel. Tout était à mettre en place dans ce secteur qui comportait de grandes disparités quant aux problématiques liées aux tailles des entreprises. Pour ce faire, je sollicitais mon immersion au sein de la profession afin d’en analyser les principaux problèmes. C’est ainsi que je fis un stage dans deux importantes concessions de marques françaises, toutes deux implantées en région parisienne et dont les PDG étaient également administrateurs au sein de L’ANDFPCRACM. J’aurais souhaité pour ma part de faire un stage dans un échantillon d’entreprises représentant mieux la profession, mais cette requête ne fut pas entendue. Dans la première concession de marque Peugeot, je fus sensibilisé par les difficultés que rencontrait le Chef d’atelier qui n’avait aucune connaissance juridique en matière de gestion du personnel et ignorait souvent tout du dispositif conventionnel. Pourtant déjà à l’époque le chef d’atelier pouvait assurer l’encadrement d’une cinquantaine d’ouvriers recouvrant plusieurs corps de métiers : du simple mécanicien en passant par le diéséliste ou le spécialiste en carrosserie. Cette diversité des métiers dont il avait la charge ne faisait qu’accroître la complexité de sa mission qui revêtait à ses yeux un aspect essentiellement technique. Je découvrais également avec stupéfaction que le prix d’une voiture en pièces détachées pouvait dépasser plus de quatre fois son prix de vente ; en outre l’après vente qui constituait le principal client du magasin pièces de rechanges : le MPR, ne recevait aucune ristourne et que tout le bénéfice d’exploitation était attribué au seul MPR. Manifestement la comptabilité analytique mise en place par le constructeur allait au détriment de l’après vente qui était le mal aimé au sein de l’entreprise concessionnaire. Cette situation découlait de l’essence même du contrat de concession qu’imposait le constructeur au concessionnaire. L’objectif prioritaire pour le constructeur était de vendre des voitures neuves ou des pièces de rechange lors des réparations. De fait tout l’aspect en responsabilité du chef d’entreprise dans ses relations avec son personnel était quasiment ignoré par le constructeur. L’ANDFPCRACM avait donc cet objectif de venir compléter la formation que dispensait le constructeur. Cette complémentarité aurait pu constituer une véritable politique de formation mais cela relevait, à l’époque, de l’utopie. En fait le réseau de la distribution automobile subissait la loi d’airain des fabricants dont le poids économique était énorme face à un réseau mal structuré. L’inverse de ce que j’avais connu dans le secteur des industries agricoles et alimentaires où c’est le réseau qui imposait sa loi face aux producteurs. En fait les producteurs des IAA comme les distributeurs de l’automobile se trouvaient confrontés à des oligopoles pouvant imposer leurs dictats. En outre L’ANDFPCRACM de par sa mission initiale de collecter une taxe parafiscale n’avait pas la capacité d’être en mesure de relever ce défi. Dans ce contexte, je compris que le service Formation Continue de L’ANDFPCRACM était qu’un simple alibi qui ne pourrait jamais atteindre la dimension d’un grand organisme de formation similaire à celui de la CEGOS dans l’accompagnement du changement ou la gestion des projets et d’une dynamique des ressources humaines. Pourtant incontestablement le potentiel était réel dans ce secteur économique, mais le lobbying des constructeurs était omnipotent bloquant tout espoir d’évolution profonde. Mon passage chez un important concessionnaire RENAULT à Clamart confirma cette impression.
Dans ces conditions ma carrière se trouvait une fois de plus compromise car je ne voyais pas comment évoluer dans un contexte aussi bridé. Seule une opportunité imprévue pouvait me faire changer d’avis. Gilbert, mon collègue de travail recruté en même temps que moi que je dénomme ‘Brutus’, avait quant à lui la charge de mettre en place les stages de perfectionnement en comptabilité. Nous étions tous deux affectés dans le même bureau au deuxième étage du 38 de la Rue Copernic, cette circonstance fit que l’on sympathisa. Parallèlement nous faisions connaissance de nos collègues du service Productivité dont la mission était de dispenser des actions de formation dans le secteur artisanal car la loi de 1971 excluait de son champ les entreprises ayant moins de 10 salariés. Je veux parler d’Hubert dit encore frère Hub à la barbe fleurie, et de son collège Gérard Ford dit le petit Gégé. C’est ainsi que se développa un climat de franche camaraderie, souvent le matin avant de prendre le travail on se retrouvait tous les quatre à l’annexe qui se trouvait à l’angle de la rue Lauriston et de la rue Copernic pour y prendre notre café. Souvent nous plaisantions sur nos conditions de travail :’On n’est pas cher payé, mais on se marre bien !’ disait souvent Brutus. Il nous arrivait aussi à plaisanter sur l’accent de notre Directeur un certain Clément Taillade. Originaire de Cordes ce magnifique village de Midi Pyrénées à quelques kilomètres d’Albi et dont le premier magistrat actuel n’est autre que Paul Quilès. Sa voie rocailleuse, cette façon si particulière rouler les ‘R’, fit que l’on plaisanta plus d’une fois à son sujet. Clément Taillade venait une ou deux fois par mois à L’ANDFPCRACM. C’était un ancien député de la quatrième république, il avait été un fervent défenseur de la taxe parafiscale lors de sa création. De fait il utilisait L’ANDFPRCRACM comme moyen pour se rendre à Paris où il conservait des amitiés politiques et bien sûr y percevoir un salaire de Dirigeant. Il avait également placé sa fille Jacqueline comme attachée de direction. De même qu’il recruta le fils d’un de ses amis un certain Yves Terral qui occupait en 1974 le poste de Secrétaire Général. En surfant sur ‘Google’ en septembre 2008, je constatais qu’Yves Terral était toujours en poste et qu’il occupe le poste de Directeur Général. En outre je constatais l’introduction du paritarisme au sein du conseil d’administration de L’ANDFPCRACM devenue L’ANFA en 1989 .
Malgré une certaine morosité professionnelle, j’allais bientôt bénéficier d’une opportunité inattendue, puisque dans le courant du deuxième semestre 1975 , mon chef de service présenta sa démission auprès de Monsieur Taillade. Je fus alors convoqué au 52 de la rue Copernic où se trouvaient les bureaux de la direction. J’appris par le Secrétaire Général :Yves TERRAL , que j’accédais à la fonction de chef du service à compter du 1er Janvier 1976. Cette nomination inespérée constituait manifestement une promotion professionnelle qu’il fallait saisir.

Au cœur des métiers de L’Automobile :

Cette nomination au poste de chef de service de la formation professionnelle continue, allait me faire découvrir ces métiers qui constituaient déjà à l’époque un important facteur d’emploi. Aujourd’hui le secteur professionnel recouvre près de 92 000 entreprises employant plus de 480 000 salariés. On y retrouvait le réseau de la distribution automobile structurée autour des concessionnaires, agents et artisans : ‘les MRA’. Mais également d’autres activités comme les autos écoles, les stations services, les entreprises agrées pour les contrôles techniques qui commencaient à se développer avec l’obligation de contrôle institué par le législateur. En aval du secteur se rattachaient les entreprises spécialisées dans la déconstruction et le recyclage, la location de voitures ou encore la gestion de parkings autos. En 1976 l’ANDFPCRACM bien qu’habilité à percevoir les fonds de la formation professionnelle continue n’avait pas encore le statut de fonds d’assurance formation, ces fameux FAF à gestion paritaire comme en faisait obligation le législateur. L’organisme était géré par les différentes branches professionnelles avec tutelle du ministère de l’économie du fait que l’organisme prélevait une taxe parafiscale. L’Institution restait largement dominée par le secteur des premières formations avec le développement des CAP et de l’apprentissage. Le secteur de la formation continue restait le domaine réservé des constructeurs qui entendaient par ce biais contrôler son réseau de distribution. Cette tendance lourde se retrouve encore aujourd’hui lorsque on surfe avec google pour y visiter le site de l’organisme qui se dénomme depuis 1989 L’ANFA. Ce dernier est devenu je pense, dès cette date, le FAF de la profession modifiant par là même la nature de l’organisme avec l’introduction du paritarisme au sein des instances dirigeantes. Cette transformation était inéluctable au regard de la réglementation. Mais en 1976, le service formation dont j’avais la charge restait largement dominé par son caractère patronal. La puissante CSNCRA présidée par son bouillonnant Président : René Bernasconi, assurait de fait le contrôle de l’institution. A l’époque, et sur diligence de la CSNCRA devenue ultérieurement CNVA avait exigé de L’ANDFPCRACM qu’elle incorpore son service Productivité dont la mission était d’assurer les stages de formation continue auprès des entreprises du secteur hors réseau constructeurs. Ainsi mes collègues du service Productivité qui avaient l’appui de la chambre syndicale avaient pour mission d’organiser la FC au sein des autos écoles, les stations services, ou encore de la location de véhicules. Les autres entreprises étaient encore considérées à l’époque comme secteur émergent, c’est d’ailleurs à ce niveau que des marchés ne tardèrent pas à se présenter pour mon service. Par ailleurs, Pierre Gilson Vice Président de la CSNCRA Administrateur délégué de L’ANDFPCRACM, entendit à juste titre développer la FC au niveau technique pour les artisans ces fameux MRA que les constructeurs écartaient délibérément de leurs stages réservés en priorité aux personnels de l’APV des entreprises concessionnaires. Le nouveau Directeur un certain Gaston Pialoux fut missionné par l’administrateur délégué de développer une unité mobile de formation qui fut rattaché au centre technique que le service avait à Argenteuil sur le territoire du GARAC. C’était le centre de formation d’apprentis de la profession qui avait été entièrement financé sur les fonds de la taxe parafiscale laquelle était déductible de la participation à la FC. C’est ce caractère de déductibilité qui fit que le paritarisme allait s’imposer dès 1989 en transformant l’institution en FAF, certes la CSNCRA perdait le contrôle absolu de L’ANFPRCRACM, mais les constructeurs quant à eux conservaient le monopole de la formation de son réseau. Pour la chambre syndicale, cette dernière, par le biais de ses artisans pouvait conserver le contrôle des 11 délégations régionales informelles qui furent par la suite légalisées par les instances du FAF. De fait mon activité était en grande partie contrôlée par la chambre syndicale qui à l’époque considérait la formation continue comme une sorte de danger vis-à-vis des chefs d’entreprises. Si nous avions d’excellents rapports avec Frère Hub ou le petit Gégé du service Productivité, il n’en était pas de même de leur chef de service un certain Michaud qui était un ancien de la CSNCRA. De fait il voyait dans notre nouveau service un concurrent potentiel pouvant lui enlever une part de son activité. Sa crainte atteignit son apogée à l’occasion de la mise en place des nouvelles classifications professionnelles qui étaient une déclinaison des nouvelles classifications qui avaient été mises en place à l’UIMM. La puissante union des industries métallurgiques et minières :’les anciens maîtres des forges’ cheville ouvrière de l’ex CNPF.
C’est ainsi qu’en 1979, Michel Debargues, président de la Commission des affaires sociales de la CSNCRA me convoqua au siège de la chambre syndicale pour me charger de mettre en place un séminaire de formation pour permettre aux entreprises concessionnaires du réseau de mettre en place ce nouveau système de classification multicritères. En effet les arrêtés Parodi-Croizat de 1946 instituaient une grille de classement des ouvriers en cinq groupes qui furent systématiquement repris dans les conventions collectives qui furent mises en place au début des années 1950. Le système parodien se voulait essentiellement descriptif. Cette situation ne résista pas aux chocs successifs qu’engendrèrent les évolutions technologiques remettant en cause l’organisation du travail au sein des entreprises. De fait les employeurs pour revaloriser leurs meilleurs éléments arrivèrent rapidement à attribuer des fonctions de maîtrise à des ouvriers qui n’avaient aucune aptitude à diriger des équipes. Dans un tel contexte le système parodien était condamné. L’approche multicritères évitait cet écueil en instituant de véritables grilles de carrières aux ouvriers sans pour autant les promouvoir à un poste de maîtrise pour revaloriser leurs salaires. Ce vaste chantier, je le conduisis à l’époque avec l’aide précieuse de mon principal collaborateur un certain Patrick Ryon. Pour mettre en place ce séminaire, Michel Debargues qui avait été aussi l’ancien Président du Centre National des Jeunes dirigeants exigea que l’animation du séminaire lui soit présentée dans son intégralité. C’est ainsi que j’assurais la présentation in extenso du séminaire en présence du brillant Michel Debargues. Patrick, au cours de cette journée notait les différents correctifs que le Président de la commission sociale souhaitait voir introduire. Par ce biais, il voulait que nous transmettions dans ce séminaire l’esprit dans lequel la négociation avait été menée avec les organisations syndicales. Au terme de cette journée harassante, notre produit était fin prêt, il fallait alors le commercialiser auprès du réseau des concessionnaires, mais nous avions le soutien inconditionnel de Michel Debargues. L’opération qui s’échelonna sur près de six mois fut un succès complet. C’est dans cette perspective de chantier que je recrutais un certain Fréderic Lavergne le dernier des Centurions.
Dès 1981 nos parcours professionnels divergèrent peu à peu ; c’est ainsi que je perdis de vue Gilbert Hamelin dit Brutus, Patrick Ryon quant à lui avait démissionné pour aller dans un autre organisme de formation. Il en fut de même avec Frédérique Lavergne dit Freddy, qui fonda son propre organisme de formation ECCE. C’est par le hasard de requêtes googliennes que je reprenais contact avec Le Centurion Brutus dès février 2008, il en fut de même avec Freddy dès le 18 Mars de la même année qui vint me rendre visite à mon domicile marseillais :vingt cinq ans s’étaient écoulés depuis notre dernière entrevue de 1983 à Poitiers. Dans le courant de l’année on pût reprendre contact avec Patrick Ryon dont on appris le décès tragique dans le courant du dernier trimestre 2008. Etrange destinée de ces centurions de ‘l’ère Copernicienne’ !
Le Crépuscule des Centurions :

Le succès que rencontra le séminaire sur les classifications multicritères attira des jalousies et certaines inimitiés tant au sein de l’ANDFPCRACM qu’à celui de la chambre syndicale. Des luttes d’influences féroces se développaient pour avoir leadership, ainsi le vice Président craignait que le talentueux Président de la commission des affaires sociales brigue la Présidence de la chambre syndicale. Par ailleurs la coexistence du service FC dont j’avais la charge avec le service Productivité constituait manifestement en terme organisationnel un doublon inutile qu’il convenait à terme de supprimer. En effet il eu été utopique de penser que le service FC de L’ANDFPCRACM puisse se substituer à celle des constructeurs qui entendaient avoir la maîtrise totale de leurs réseaux. Par contre rien ne s’opposait à ce que le service productivité crée par la CSNCRA devienne le seul service à organiser la FC pour les autres entreprises du secteur que les constructeurs ne prenaient pas en considération et qui constituaient au demeurant près de 85% des entreprises du secteur de l’automobile.
Dès le début de l’année 1980 Pierre Gilson, notre Administrateur Délégué qui faisait de la Formation Continue son cheval de bataille, enclencha un vaste plan de restructuration qui amena à terme la fusion des deux services. Il été clair qu’une priorité fut donnée au personnel du service Productivité qui avait été recruté à l’origine par la chambre syndicale et non pas par L’ANDFPCRACM. De fait l’avenir des Centurions était menacé. Freddy en tant qu’animateur vacataire, ne se vit pas renouveler d’autres suggestions. Patrick Ryon qui sentait le vent tourner préféra donner sa démission et trouva un poste dans un autre organisme de formation. Pour ma part et aux fins de ne pas éveiller mon attention Pierre Gilson chercha à me flatter en me confiant des stages d’expression orale pour les principaux responsables de la chambre syndicale. Le but était officiellement de faciliter la prise de parole en public des leaders de la chambre. En pratique, c’était une façon habile de me mettre sur la touche avec Brutus mon fidèle centurion depuis notre entrée en 1974.
Dès lors un vaste plan d’épuration fut mis en place. Ce fut en premier lieu l’éviction de Christian Janin le responsable de notre centre technique d’Argenteuil qui avait été recruté par Gaston Pialoux lequel avait pris la succession de Clément Taillade quelques années auparavant. Puis on me demanda de licencier Brutus. En fait je n’avais pas le choix et je savais dès cet instant que mon tour viendrait rapidement. Dans ce contexte de tourmente générale je vivais le cauchemar de la fosse aux serpents, puis la lente agonie dans mon nouvel appartement que j’avais acquis à Noisy Mont d’Est après ma séparation avec Danièle.

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