lundi 22 septembre 2008

La Dynastie de L'Ephémère: Fondation

'Marseille en 1575 se limitait au quartier du Panier qu'il occupe aujourd'hui.
La colline de ND de la Garde était encore dépourvue de toute habitation.'
Alors que 'Louis Le Magnifique' poursuivait ses études de Médecine, il fit la connaissance d'une dénommée Geneviève. Je ne connais pas avec exactitude les circonstances de leur rencontre car les principaux acteurs de l'époque ont disparus. Seule Maman égarée dans les brumes de la perfide Albion pourrait encore en témoigner. Mais retranchée dans un silence récurrent depuis 1965, je dois donc faire appel à mes souvenirs de ce qui a pu m'être rapporté.

La Rencontre:
Celle-ci aurait eu lieu à l'occasion d'une soirée organisée par une amie de 'Tati' qui avait un appartement situé au bas de la rue Thiers. Une certaine Geneviève Casanova, laquelle organisait fréquemment des surprises parties. C'est probablement à l'occasion d'une de ces soirées, au cours de l'année 1943, que 'Louis Le Magnifique' fit la connaissance de Geneviève. Selon les dires de mon Parrain Émile Yves Bourdoncle , mon père était un excellent danseur et jouait admirablement bien du saxophone. Avec ces atouts il dût faire impression auprès de Maman qui avait tout juste 18 ans. A mon sens ce ne sont pas ces deux facteurs qui contribuèrent à ce que cette idylle puisse aboutir à un mariage. En effet, il me fut rapporté à maintes reprises que Maman aimait un aviateur de la Royal Air Force. De fait ce sont les circonstances et l'ordre social qui imposa ce mariage pour que la moralité frileuse et rigide de l'époque soit scrupuleusement respectée."Ainsi si tous les chemins mènent à Rome, les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux" comme l'a fait justement remarquer un dénommé Brassens.
La cache du S.T.O
Mon père étant de l'année 1920, il était en âge d'être appelé sous les drapeaux. De surcroît, les Allemands en remplacement du service militaire, avaient institué le service de travail obligatoire pour fournir à l'économie de guerre nazie une main d'oeuvre quasiment gratuite. Dans ce contexte,'Louis Le Magnifique' aurait dû partir en Allemagne. Une telle éventualité aurait sonné le glas de ses études en médecine. Il fallait donc impérativement trouver une solution afin d'éviter que la Geheime Stadt Polizei vienne le réquisitionner et l'expédier dans le grand reich pour participer à l'effort de guerre hitlérien. Selon les dires de 'Mémé' c'est 'L'aquarelliste' qui aurait eu l'idée de le cacher dans un de ses appartements en sa possession situé devant le siège de la gestapo. Les chinois disent que pour cacher quelque chose, il faut le mettre en évidence, c'est ce principe qui fut appliqué. Maman fut alors chargée de lui amener ses repas dans sa 'planque'. Le contexte de guerre d'une part, la situation surréaliste d'autre part, dût créer un rapprochement particulier. Ainsi 'L'homme Oublié' fut conçu un jour de Mars 1944. Le 11 Mai, le mariage était célébré à L'Hotel de Ville; suivi le 19 Mai par la célébration religieuse en La Paroisse Saint Pierre- Saint Paul enregistré dans les registres sous le numéro 24.
Son camarade de Faculté Émile Yves Bourdoncle fut son témoin avec Françoise Capioux sa future femme. Il devint mon Parrain lors de mon Baptême qui fut célébré le 1er Février 1945 Aux Réformés de la Paroisse Saint Vincent de Paul . De son côté Maman prit comme témoin une certaine Bouchard qui devint ma Marraine.
Le paradoxe de Desiderium
Durant le courant de l'été 1944, alors que les troupes du Général Monsabert libèrent Marseille; Maman s'était rendue en Suisse pour se reposer. A cette occasion, elle fit la connaissance d'un petit garçon dénommé 'Didier'. C'est ainsi qu'elle aurait décidé de mon prénom. Dans sa forme ancienne ce prénom s'écrivait: 'Disdier', qui provient du nom latin 'Desiderius' donnant lieu au terme de 'Désiderium'. Popularisé au troisième siècle par l'évêque de Langres , le prénom recouvrait un sens mystique. Ainsi il possède le sens caché du 'désir'. De fait, je ne fus nullement un enfant désiré. Quel était donc ce désir inconscient ? C'était un paradoxe. Le sort en fut pourtant jeté puisque le 7 Décembre 'L'homme oublié' naissait à La Conception à 18 heures . Quinze mois plus tard ,'La Dynastie de L'Ephémère' chancelait. Dès la fin de l'hiver 1946, 'Louis Le Magnifique' se trouva dans l'obligation d'intenter une action en divorce. Maman ne résidait plus au domicile conjugal du 44 rue Jean de Bernady , elle était allée habiter au 26 rue Barbaroux. Le 22 Mai, Le Tribunal prononça le divorce aux tords exclusifs de Maman qui n'avait pas voulu comparaître. La garde de l'enfant fut confiée au père. Ainsi à l'âge de dix huit mois, je me trouvais privé de ma mère qui avait quitté Marseille pour rejoindre l'Angleterre. Dans cette fuite éperdue voulait elle rejoindre cet aviateur de La Royal Air Force dont on me parla tant de fois du temps de la Rue Thiers ?
Intermède:
S'en suivi une période intermédiaire allant de 1946 à 1950 où ces quelques années me laissèrent un souvenir vague et flou. Poutant, je me souviens être passé deux ans à Tallard où je me retrouvais à la maternelle chez les Religieuses dont l'école se situait au 14 rue Souveraine, juste à côté de chez nous. En octobre 1950, alors que l'année scolaire venait tout juste de commencer, mon père m'avisa qu'il me ramenait à Marseille chez mes grands parents de la rue Adolphe Thiers. Mes manifestations furent inutiles, j'abandonnais définitivement cette école et je réintégrais la cité Phocéenne qui allait me permettre jusqu'en 1955 de revoir Maman qui revint chaque été au domicile de L'Aquarelliste. A l'époque, il me fut rapporté que L'Entreprenant et ma mère auraient intenté un procès à mon père pour qu'il divorce à nouveau. Cette démarche aurait été entreprise sur le motif que La Dynastie de L'obscur refusait de s'occuper de moi. Ce n'est qu'en 2003 que j'appris ce qui s'était passé dans le courant de l'année 1949. Anne Marie à qui j'avais rendu visite à Nantes en compagnie de ma soeur Anne, me fit part que durant l'été 1949, L'Aquarelliste et ma mère s'étaient rendus à Tallard pour venir me chercher à l'occasion des vacances. C'est Louis Le Magnifique, selon ses propos, qui m'aurait emmené toute la journée pour me soustraire à ma mère. Cette révélation tardive constituait manifestement une entrave au droit de visite. Ce n'était donc pas une conspiration comme cela m'avait été rapporté. A l'issue de cet incident, L'Entreprenant et Maman menèrent une action en justice. Ainsi ma garde fut confiée à mes grands parents. Cette décision judiciaire donnait satisfaction à mon grand père paternel qui me soustrayait de l'influence d'Anne Marie, et Maman par ce biais pouvait exercer son droit de visite losqu'elle se rendait à Marseille. Cette sentence judiciaire expliquait ainsi ce coup d'état digne d'un dix huit brumaire marquant mon retour dans la citée Phocéenne dans la précipitation.

1 commentaire:

Copernic a dit…

A ce jour, mon Parrain Emile Yves Bourdoncle ainsi que sa fille cadette,Frédérique Hemonnot m'ont donné leur accord pour faire figurer leur nom en clair.
Par ailleurs certaines personnes qui relèvent de ma branche maternelle étant décédées apparaissent également en clair