mercredi 10 décembre 2008

Les Dynasties du Bas Empire : L'Emeraude



L'effondrement de la dynastie Géorgienne en Juin 1969 marqua la fin du haut empire. Du chaos qui en découla, celui-ci mena 'Louis Le Magnifique' sur les chemins de L'Emeraude à la Traverse de La Seigneurie qui se trouve sur la route de Morgiou après Mazargues. Frappé par la douleur, il sombra peu à peu dans une terrible maladie 'La maniaco dépressive' dont il ne se releva jamais vraiment. En Juin 197o alors que je révisais mes cours au Prieuré à Aix en Provence avec deux camarades pour passer mes examens de quatrième année en Sciences Économiques; j'appris son hospitalisation dans cette clinique psychiatrique dirigée à l'époque par Jacques Caïn son ancien camarade de Faculté en médecine. Je me rendis en hâte à son chevet pour lui apporter un peu de réconfort. Mais 'Louis Le Magnifique' n'était plus que l'ombre de lui même, lui ce brillant médecin praticien. Le divorce avec Nathela, bien qu'il le niait avec force, constitua l'erreur de sa vie. En cette époque d'examen, je ne pouvais lui rendre visite tous les jours à la clinique. Il fut convenu avec mon parrain le Docteur Yves Bourdoncle, que je viendrais après les épreuves de la quatrième année. C'est donc lui qui lui rendrait visite quotidiennement en juin après ses interventions chirurgicales qu'il effectuait à la clinique 'La Résidence du Parc'. Dès Juillet, alors que j'habitais à l'époque dans le dixième arrondissement à proximité du Lycée Perrin, je prenais chaque jour le chemin de Mazargues pour lui tenir compagnie durant les longues après midi de cet été qui s'annonçait déjà chaud. Un matin alors que je me trouvais à mon domicile, la sonnette retentit vers onze heures. Je n'attendais personne, quelle ne fut pas ma surprise en ouvrant. 'Louis Le Magnifique' se trouvait là dans l'entrebâillement de la porte. Sous l'emprise des tranquilisants,Il tenait difficilement debout. Fier de cet 'exploit' il me déclara avoir 'fait le mur' et qu'il ne voulait plus rester à la clinique. Dans l'état où il se trouvait, je ne pouvais le garder à la maison d'autant que je ne voulais pas que mes deux filles Karine et Myriam,en bas âge,puissent voir leur grand père dans cet état. Par ailleurs, je ne voulais pas brusquer la situation. Je lui proposais donc de venir s'allonger pour qu'il se repose. Je me fis aider par Mireille, la mère de mes enfants pour le coucher dans notre chambre. On ferma les volets et il sombra immédiatement dans un sommeil profond. Ne disposant pas à l'époque du téléphone, je me rendis chez le marchand de journaux pour prévenir ma grand mère qui était à la rue Thiers. Il fallait qu'elle fasse savoir à mon Parrain qu'il vienne m'aider à ramener mon père en clinique, dès que possible. Yves Bourdoncle put se libérer qu'en fin d'après midi. Lorsqu'il arriva, mon père dormait toujours, il fallu le réveiller. Dès lors, il comprit que son ami était venu le chercher pour le ramener en clinique. C'est avec beaucoup de difficultés qu'il finit par accepter de quitter l'appartement et rejoindre la Volvo qui stationnait devant l'entrée de l'immeuble. Le chemin du retour se fit sans encombres jusqu'à mi chemin. Alors que nous étions engagés depuis un moment sur le boulevard Michelet 'Louis Le Magnifique' voulu sauter de la voiture. Mon Parrain dû se facher pour qu'il reprenne son calme. Mais ce fut un soulagement quand la voiture s'immobilisa sur le parking de L'Emeraude. Dès notre arrivée mon père fut pris en charge par les infirmiers qui le ramenèrent à sa chambre. C'était angoissant d'assister à cela. On fut reçu par le Directeur administratif de la clinique. Je ne manquais pas de faire remarquer qu'il était regrettable que l'on puisse s'enfuir aussi facilement d'un établissement psychiatrique lorsque les patients sont sous traîtement. Lors de cet entretien auquel mon Parrain assista, il me fut proposé de mettre mon père en cure de sommeil avec des séances d'électrochocs. Un tel traîtement ne pouvait être dispensé que sur accord écrit d'un membre de la famille. Je me trouvais ainsi seul une nouvelle fois à devoir prendre une telle décision. Ma soeur Anne était en vacances en Italie, quant à mon frère Marc qui était en deuxième année de médecine il ne voulait rien savoir. Concernant ma grand mère, il était hors de question de la confronter à pareille situation qui aurait pû déclencher une crise cardiaque. C'est mon Parrain qui me conseilla alors d'accepter de signer l'acte autorisant l'administration d'électochocs par son ancien camarade de Faculté. Le traitement dura une dizaine de jours au cours desquels mon père fut en isolement complet. Vers le vingt Juillet je me rendis à L'Emeraude pour revoir 'Louis Le Magnifique'. Je le trouvais assis sur un banc dans le parc. Il était là immobile à m'attendre. Son visage était gonflé, et manifestait beaucoup de difficultés à s'exprimer. Je me souviens encore des premiers qu'il prononça:' C'est terrible Didier, ce que je viens de subir. Je ne le souhaite pas à mon pire ennemi'. Cela me donna un frisson dans le dos. Je parvins à lui cacher que c'était moi qui avait signé l'ordre de soins. Mais on ne m'avait pas laissé d'autre choix. Dix jours plus tard, il quitta la clinique le 30 Juillet 1970 et alla passer quelques jours à Thorenc là où mon Parrain possède une maison construite par son père à la montagne au dessus de Nice. Début septembre il reprenait son activité médicale. Dans le courant du mois, on dû hospitaliser en urgence ma grand mère qui décéda à l'hopital Sainte Margueritte d'un infarctus du mesenterre. 'Louis Le Magnifique', mon frère Marc, Tati accompagnée de son mari 'Riquet' et moi même nous l'accompagnâmes à sa dernière demeure à Saumur au pays de la Rose à 'Autrente' où elle repose pour l'éternité......

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