mercredi 11 mars 2009

AQUAE-SEXTIUS: La Dérive Alsacienne

Le mois de Juillet touchait à sa fin et nous nous retrouvions à nouveau sans voiture. On pu malgré tout récupérer une partie du prix d’achat du véhicule auprès du concessionnaire Citroën de Gap en lui achetant une ‘AMI6 Break’ neuve. Cette acquisition imprévue correspondait plus à nos besoins de jeunes parents. Le concessionnaire accepta cependant de nous reprendre le véhicule au cours de la côte ‘Argus’. En fait on s’en sortait relativement à bon compte. Dans les jours qui suivirent ce malheureux incident, on nous fit comprendre que notre présence à Tallard n’était pas souhaitable en regard de la charge que nous représentions. Nathela nous suggéra habilement de prendre pension dans un petit hôtel de Bandol où se trouvait Eliane Guillaume son amie de toujours qui était accompagnée par Dina qui avait été ma correspondante lorsque j’étais interne au Lycée Dominique Villars.
Karine avait à peine six mois et commençait à percer ses premières dents lorsque nous prîmes possession de notre location dans la petite station balnéaire. Chaque nuit ses rages de dents faisaient que ses pleurs réveillaient les pensionnaires de l’hôtel. Très rapidement on nous fit également comprendre que notre présence était gênante pour le repos des vacanciers.
On se résigna finalement à quitter cet hôtel pour rejoindre notre appartement de Sainte Eutrope. En ce mois d’Août 1967 la cité était déserte, la plupart des étudiants que nous connaissions étaient partis en vacances chez leurs parents. Seuls Maryse et Alain étaient là attendre comme nous la prochaine rentrée universitaire.
Ce contexte de morosité contribua largement à ce que je prenne la décision de poursuivre mes études en sciences économiques à Strasbourg. Je pensais que cette ville qui abritait le siège du Parlement Européen pouvait proposer un cursus universitaire pouvant déboucher sur des carrières intéressantes. C’était une nouvelle fois se donner des illusions pour fuir le rejet dont nous étions l’objet.

Neudorf :

On organisa notre départ pour la lointaine Alsace, mais nous n’avions que peu de choses à emporter. Notre déménagement se réduisait à acheminer par SNCF une machine à laver le linge, une chaîne stéréophonique ainsi qu’une petite mobylette que j’utilisais pour me rendre aux cours. Nos effets personnels ainsi que le landau de Karine furent stockés dans ce break que nous venions d’acquérir.
Un soir de septembre on quitta Aix en Provence afin d’effectuer la route de nuit évitant ainsi de nombreuses haltes pour Karine qui entrait dans son huitième mois. Près de 800 kilomètres nous séparaient de la capitale alsacienne. Après une nuit sans encombre on arriva dans les faubourgs de Strasbourg en début de matinée sous un soleil radieux. N’ayant aucun logement nous devions impérativement trouver un appartement dans le courant de la journée aux fins de nous éviter des frais d’hôtellerie.
Après une longue nuit de conduite, je sentais la fatigue m’envahir, on prit le temps de prendre un café crème alsacien avec des croissants dans une petite rue jouxtant la cathédrale. Ce temps de pause fut mis à profit pour donner le biberon à Karine et lui changer ses couches afin d’affronter cette dure journée dans les meilleures conditions possibles.
Une heure plus tard nous partions à la recherche d’une agence immobilière susceptible de nous proposer une location nous plaçant à proximité du campus universitaire et qui soit compatible avec notre budget. C’est ainsi que l’on nous proposa la location d’un F4 dans un immeuble neuf se situant 56 Rue de Ribeauvillé implanté dans le quartier de Neudorf à proximité du Pont de Kehl.
L’appartement était agréable et plaisait à Mireille. Par ailleurs nous avions juste à côté de l’immeuble un petit supermarché qui lui permettait de faire les courses facilement. Le prix de la location était relativement élevé et se fixait à 400 francs par mois représentant vingt pour cent de notre budget. Toutefois les différentes prestations dont on pouvait bénéficier firent que nous acceptions les conditions locatives qui nous étaient proposées. C’est ainsi qu’en fin de matinée nous prenions possession des clefs de cet appartement placé en bordure de la ville à proximité de la Meinau un quartier bien connu des Strasbourgeois.
On se retrouvait ainsi tous les trois dans ce grand appartement vide de tout meuble, mais nous avions un toit pour la nuit. On resta ainsi un long moment à contempler ce nouveau lieu de vie, Aix en Provence paraissait lointaine et nous ressentions une sorte de vide ‘Le mal du Pays’ en quelque sorte. Mais nous étions pleinement engagés, il fallait donc avancer pour ne pas se laisser envahir par la nostalgie. C’était notre choix, nous devions l’assumer.
Ne disposant d’aucun meuble, il fallait que nous trouvions un magasin similaire à celui des ‘Dames de France’ de la rue Saint Ferréol à Marseille. Ainsi en début d’après midi on rejoignit la place Kléber pour effectuer nos premiers achats. C’est au ‘Magmod’ qui est l’équivalent de ‘La Samaritaine’ que nous pûmes acquérir la grande partie des meubles indispensables dont nous avions besoin. En raison de l’urgence, le magasin s’engagea à nous livrer dès le lendemain dans le courant de la matinée. Notre première nuit alsacienne se passa dans cet appartement où chaque pas résonnait et qui était éclairé par la lueur des réverbères. Pour confectionner un lit à Mireille j’avais pris le siège arrière du break, quant à Karine son petit hamac fit office de lit de fortune pour la deuxième nuit consécutive. Pour ma part, je dus me contenter de la baignoire. Dès neuf heures, les livreurs du Magmod étaient là pour nous installer les quelques meubles qui ne parvenaient pas à remplir l’appartement qui apparaissait encore à moitié vide. Mais l’essentiel y était nous permettant de vivre correctement.
Quelques jours plus tard, je pris le chemin de la faculté qui se trouvait à quelques minutes de la maison. La Faculté des Sciences Economiques était neuve et changeait radicalement de style à celle d’Aix. Ma première surprise fut le faible nombre d’étudiants, Strasbourg n’exerçait donc pas l’attirance que je lui avais attribuée en raison de ses atouts pour l’Europe. Aucun cursus spécifique axé sur l’économie européenne n’était développé. Je réalisais alors mon erreur d’appréciation en quittant précipitamment Aix en Provence. Il fallait donc se résigner à rester à Strasbourg durant l’année universitaire 1967-68 et solliciter ma réintégration en troisième année de ‘Sciences Eco’ dans la capitale Provençale.
Habitués au climat méditerranéen, on ne prêta guère attention au temps agréable qui régnait en ce début d’automne. Ce n’est qu’à la venue des premiers frimas de novembre que l’on mesura la rigueur du climat continental Alsacien. Néanmoins, la vie s’organisait peu à peu dans cette région que nous ne connaissions pas. Très rapidement je réalisais qu’il fallait que je trouve une activité pour nous procurer un revenu complémentaire pour faire face à nos besoins. C’est ainsi que je décidais d’organiser des études surveillées du soir pour des élèves relevant du premier cycle secondaire. Ne disposant pas à l’époque d’un matériel informatique, j’entrepris de rédiger manuscritement des dépliants publicitaires que je déposais dans les boîtes à lettres des ensembles immobiliers se trouvant à proximité de la rue de Ribeauvillé. L’opération fut longue et fastidieuse, plus de cinq cent bulletins furent ainsi rédigés manuellement. Le soir je partais avec mes quelques dizaines de bulletins rédigés dans la journée pour les déposer dans ces ‘BAL’ alsaciennes. Cette opération marketing ressemblait étrangement à celles que ‘L’Entreprenant’ menait au début des années cinquante dans les rues de Marseille. Nos efforts dépassèrent mes espérances puisque trois familles nous accordèrent leur confiance pour accompagner leurs enfants dans leurs devoirs du soir. Ainsi durant quelques mois ce travail à domicile permis d’accroitre nos ressources mensuelles de trois cent francs. C’est surtout le Jeudi matin ou la contrainte était la plus difficile à assumer car il m’arrivait fréquemment de devoir me rendre à la faculté pour participer aux séances de travaux dirigés où la présence était obligatoire .Mon absence obligeait Mireille à assumer seule ces séances de devoirs surveillés. Cette absence fut mal perçue, à juste titre, par les familles qui peu à peu nous retirèrent leurs enfants. Ainsi dès Février 1968, je me voyais dans l’obligation de rechercher une nouvelle activité. L’organisation du recensement de la population me permit de faire acte de candidature auprès de l’Institut National de la Statistique des Etudes Economiques : L’INSEE. C’est ainsi que je fus chargé d’effectuer le recensement de la population d’un secteur du vieux Neudorf, dont la majorité de la population parlait exclusivement l’alsacien.
La population à recenser était de l’ordre de 1500 habitants. Certaines personnes âgées nées avant 1870 avaient eu la double nationalité et ne comprenaient que la langue de Goethe. Les Responsables ‘INSEE’ nous avaient donné pour instruction de se présenter avec notre carte officielle en disant ‘Volksellung’. Et à la question relative de la nationalité nous avions ordre d’écrire : ‘Française’. Ainsi cette expérience fut mon premier contact avec les personnes âgées que j’allais retrouver vingt ans plus tard à Pen Ar Bed en Bretagne de l’autre côté de la France. Cette activité me permit, néanmoins, de mieux faire face à nos charges jusqu’à la fin de l’année universitaire.
Peu argentés, nous profitions de nous rendre à Kehl qui se trouvait seulement à quelques kilomètres de notre domicile pour y faire le plein de carburant dont le prix était deux fois moins cher qu’en France. Décidemment il y a des problèmes récurrents qui perdurent encore aujourd’hui.
A l’occasion des fêtes de Noël 1967, on décida de se rendre à Tallard qui constituait le point de ralliement depuis une dizaine d’années déjà de la fratrie des enfants de ‘Louis Le Magnifique’ et de la ‘Dynastie Georgienne’. Pour gagner du temps et économiser le coût du carburant on passa par L’Allemagne de l’autre côté du Rhin qui bénéficiait des autoroutes en béton de l’époque Nazie. On traversa ensuite une grande partie de la suisse pour rejoindre la France à hauteur de Genève. Ainsi le 12 Rue Souveraine fut atteint le lendemain en fin de matinée. Le temps était à la neige, le ciel était gris et bas, un vent glacial soufflait.
Je descendais de voiture pour allez sonner à la porte, je me présentais à une employée de maison qui avait succédé à Mireille avec laquelle j’avais tant discuté lorsque je révisais mon baccalauréat. Cette dernière me pria d’attendre sur le perron, l’accès à la maison m’était refusé. ‘Louis Le Magnifique’, vint à mon encontre pour me signifier qu’il ne pouvait me recevoir car Nathela, qui avait quitté Tallard quelques temps auparavant, ne pouvait plus depuis son récent retour faire face à une charge supplémentaire. Il oubliait subitement que la maison à cette époque de l’année constituait le point de grand ralliement. En d’autres temps, récents, il avait reçu outre la fratrie : Rédic le frère de Nathela et sa femme Mayle ainsi que sa petite nièce Christine la fille de sa sœur Attia. Pour tenter de récupérer la troisième dynastie, il n’hésitait pas un seul instant à laisser à la rue une veille de Noël son fils ainé accompagné de sa femme et de sa petite fille Karine. Je rebroussais chemin et je vis qu’au travers des fenêtres du deuxième étage Catherine, Anne et Marc regardaient avec curiosité ce qui se déroulait dans la rue. Mais personne n’osa ouvrir la fenêtre pour me lancer un petit bonjour après une si longue route. J’étais un renégat qu’il fallait éliminer ? Abasourdi par une telle décision, je remontais dans la voiture, et ce n’est qu’après avoir dépassé la rue Souveraine que j’exposais à Mireille, la gravité de la situation. Il fallait retourner à Strasbourg !
Mais après une nuit passée sur une route verglacée, j’étais exténué et je devais prendre un peu de repos avant de reprendre le chemin du retour. C’est ainsi que je proposais à Mireille de nous rendre à Lettret chez mon ami Jean Louis chez lequel je travaillais l’été pour ramasser les fruits et me faire un peu d’argent de poche pour la période scolaire , que ‘Louis Le Magnifique’ me refusait.
On arriva chez Jean Louis et Sandrine vers midi, nous étions fourbus. Karine devait être changée impérativement, alors que Mireille s’éclipsait dans la salle de bain, j’exposais à Jean Louis ce qu’il venait d’arriver. C’est spontanément qu’il me proposa l’hospitalité et de rester quelques jours chez lui à Lettret. Ce fut mon dernier séjour dans ce pays de Tallard jusqu’en Septembre 2007 où je revins y passer deux journées en prenant une chambre d’hôtes sur la route de Gap chez les Micanelle. Ce jour là je revoyais Jean René qui avait acheté une vieille maison du côté de Belleaffaire aux Dorats de l’autre côté de la Durance après Remollon en direction d’Espinasse. Jean Louis et Sandrine quarante plus tard furent également partie prenante à cette soirée du souvenir.
Quelques jours plus tard on reprit le chemin de l’alsace, nous avions encore un semestre avant d’aborder la période des examens. Le début de cette année 1968 était politiquement et socialement calme, trop peut être. Mais à cette époque les français s’apprêtaient à recevoir les jeux olympiques d’hiver à Grenoble. La France avait à prendre sa revanche sur Karl Schranz qui avait remporté le grand schlem à Innsbruck, c’était en 1964.
Par un après midi du mois de Février 1968 n’ayant pas cours je voulais suivre les exploits de Jean Claude Killy en espérant qu’il ravisse le titre à l’autrichien. Nous ne possédions pas la télévision, mais je suivais les épreuves de descente sur France Culture. Jean Claude Killy avait déjà remporté le slalom géant et le spécial. L’épreuve allait se dérouler. Killy avait la deuxième ou troisième position pour aborder l’épreuve qui pouvait faire de lui le ‘Schranz’ Français.
La descente se déroulait selon les commentateurs sous un intense brouillard rendant l’épreuve encore plus périlleuse. L’heure tant attendue arriva. Killy avait le meilleur temps lui permettant de gagner le grand schlem. Toutefois sa victoire fut contestée dans les minutes qui suivirent. C’était frustrant d’apprendre que JCK se voyait contester cette victoire tant espérée. Mais après un long moment de déception les juges de pistes confirmèrent son succès. C’était aussi l’époque des Guy Périllat, d’Annie Famose et des sœurs Goetschel. C’était l’âge d’or du Ski Français. Marielle, pour ceux qui se souviennent, fait encore apparition aujourd’hui sur nos grands écrans ‘plasma’. Mais bientôt notre cher pays allait sombrer dans une crise sociétale sans précédent dont personne n’en avait pressenti le moindre signe précurseur.
Il était une fois la Révolution…… :

L’année universitaire avançait à grands pas, il fallait déjà songer à se préparer aux épreuves de fin d’année. Mais dès avril l’agitation estudiantine revêtit une importance particulière qui se distinguait des traditionnelles ‘manif’ printanières. L’agitation allait grandissante, un vent de fronde commençait à se faire entendre à travers toutes les universités de France et de Navarre. Ca et là l’idée d’université autonome commençait à se répandre. La plupart des universités décidèrent la suppression des cours dès la mi avril. Cette situation était de nature à compromettre dangereusement mon retour à Aix en Provence qui était l’une des rares universités à échapper à cette ‘chienlit’.
Ce terme qui fut rendu célèbre par le Général De Gaulle lors de son message à la nation qu’il prononça le 19 Mai dès son retour d’Allemagne où il s’était éclipsé durant quelques jours pour y rechercher un conseil auprès du Général Massu Commandant des forces Françaises en R.F.A. Dans ce contexte de ‘Révolution Caviar’, les discours nébuleux des meneurs restaient pour moi incompréhensibles quant aux objectifs visés. Cela m’importait à vrai dire peu. Souvent je me rendais à L’Université Catholique située à proximité de L’Opéra. Harassé par les discours fleuves des orateurs, je me réfugiais avec la complicité d’un camarade, dans le deuxième sous sol de L’Université dont les murs portaient encore des inscriptions en lettres gothiques rédigées en allemand. Un désordre indescriptible régnait en ces lieux sinistres faiblement éclairés. Dans ce capharnaüm on découvrit une épinette sur laquelle on fit sortir des accords bizarres. Ainsi loin de l’agitation intellectuelle qui se déroulait au dessus de nos têtes on jouait de cet instrument dans une ambiance surréaliste ‘Wagnérienne’ me diriez vous !
Comme il fallait s’y attendre la session de Juin fut reportée à Septembre, m’obligeant à consacrer l’été 1968 à réviser si je voulais avoir la chance de me réinscrire en troisième année à la Faculté d’Aix en Provence. Pour faciliter notre retour en PACA, ma belle mère nous proposa de nous héberger à Glay petit village situé près de L’Arbresle dans le département du Rhône, où elle était Directrice de l’Ecole Primaire.
Avec son accord on pu installer nos meubles dans son appartement de fonction et nous organiser comme nous le souhaitions afin que tout soit mis en œuvre pour favoriser ma réussite. Ce fut un été studieux, la seule distraction que je m’autorisais était de suivre le feuilleton ‘Belphégor’ dont le rôle principal était joué par Juliette Gréco. L’été 1968 fut aussi marqué par la fin du printemps de Prague. Dubcek fut ainsi renversé le 21 Août 1968 lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les armées du pacte de Varsovie. Ce drame pour l’Europe fut vécu dans l’indifférence générale.
Vers le 15 Septembre je me rendis à Strasbourg pour passer mes examens. Ceux-ci consistaient à passer deux épreuves écrites tirées au sort sur les douze que nous avions à connaître, ainsi que quatre épreuves orales également tirées au sort. Ma promotion n’ayant que quarante étudiants, les enseignants mirent tout en œuvre pour nous communiquer nos résultats tard en soirée. C’est ainsi que je fus admissible en troisième année avec seulement un point d’avance. C’était peu glorieux, mais l’essentiel c’était mon admissibilité me permettant de m’inscrire à nouveau à Aix en Provence.
Je pris la route de Lyon à la tombée de la nuit, j’avais plus de cinq cent kilomètres à parcourir. N’ayant pas de téléphone portable et ma belle mère n’étant pas abonnée à France Télécom, je ne pouvais prévenir Mireille de cette bonne nouvelle. J’atteignis Glay au petit matin, tout le monde dormait encore lorsque je franchissais le seuil de la porte. Harassé par ce parcours non stop, j’allais dormir une grande partie de la journée.
La rentrée universitaire se faisant le 15 Octobre, nous disposions encore d’un bon mois pour préparer notre retour à AQUAE-SEXTIUS .


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